No time to die | Arian

Le soir venait de tomber et une douce obscurité commençait à effacer la clarté du jour. L’heure de la détente avait sonné, même pour les plus récalcitrants qui se distinguaient par les sourcils froncés qui ternissaient leurs visages. L’expression d’Agatha était, elle, très différente. Un sourire illuminait son faciès et ses yeux pétillaient de bonheur. Elle était si heureuse – et la journée avait été si chaude –  que ses joues avaient légèrement rosi pour le plus grand bonheur de ses amis qui ne cessaient de la taquiner sur ce sujet. Tout le groupe s’était assis dans le parc, en cercle les uns à côté des autres et des rires fusaient de tous les côtés. L’ambiance était bonne enfant et la journée se finissait en beauté pour tous les membres du groupe.

Agatha avait rapidement attaché ses cheveux quelques instants auparavant, agacée par une mèche qui se cessait de venir effleurer son nez. Elle avait posé la veste-cape aux couleurs de sa maison de son uniforme à côté d’elle et remonté de façon grossière les manches de sa chemise blanche. Une fois n’était pas coutume elle avait opté en se levant pour la jupe grisâtre plus que pour le pantalon qu’elle mettait habituellement. Assise en tailleur, elle commençait toutefois à ressentir une gêne dans son dos ce que la poussa à se lever.

Agatha allait combattre cette gêne qui l’embêtait et revenir rire avec le groupe, tel était son projet.

La Poufsouffle adressa quelques mots rapides à ses amis et se dirigea vers un tronc d’arbre qui se situait à quelques mètres de là et qui servait généralement de banc. Là, elle choisit de s’asseoir par terre pour que son dos soit contre le tronc bien que celui-ci soit tout sauf droit. La jeune femme tenta de se mettre bien droit pour apaiser son dos et resta quelques instants dans cette position, raide comme un piquet, une position finalement presque aussi inconfortable que lorsqu’elle était assise dans l’herbe en bonne compagnie ce qui la déplut. Elle qui voulait résoudre son problème n’avait absolument pas réussi.

La journée de cours d’Arian venait de s’achever. Il ne désirait plus qu’une seule chose à présent se détendre, elle avait été particulièrement éprouvante. Il entreprit dès lors de se rendre dans le parc de l’école de sorcellerie Poudlard, vu l’heure, il ne devrait pas énormément croiser beaucoup de monde, et il allait pouvoir se caler contre un arbre et se reposer. Se frayant un chemin vers l’extérieur, il put rapidement goûter à l’air frais de dehors, puis, après avoir marqué une pause, il entreprit de prendre la direction du parc.

Ses suppositions furent partiellement exactes, le parc n’était pas rempli, mais il n’était pas non plus totalement rempli, il ferait avec. Il entreprit de se rendre vers l’endroit où il se mettait la plupart du temps, cependant, il put rapidement se rendre compte qu’il était occupé, par nul autre qu’une charmante demoiselle. Il ne put s’empêcher de soupirer discrètement, il n’allait pas faire d’histoire, cependant, la tentation était actuellement bien trop grande, il s’empressa dès lors de prendre la parole à bonne hauteur de cette charmante rouquine « Il semblerait que tu sois bien installée à ma place, cette place était-elle confortable ? » lui demanda-t-il tout simplement « Que dis-je, elle l’est toujours, puisque je m’installe normalement toujours ici » conclut-il tout simplement. « Que fait donc une charmante jeune fille toute seule ? » l’interrogea-t-il tout simplement.

Bien évidemment, il avait volontairement occulté les présentations, et encore moins la politesse, allait-elle lui en tenir rigueur ? Probablement, mais pour l’instant, elle n’était rien à ces yeux, mais il n’en avait que faire pour l’heure, il rattraperait le coup un peu plus tard. Généralement, il était persuadé d’y arriver, puisque normalement, toutes les filles qu’il voyait, finissaient par tomber sous son charme. Il s’empressa rapidement de lui offrir un magnifique sourire charmeur.

S’asseoir contre ce tronc d’arbre n’avait peut-être pas été sa meilleure décision de la semaine, ni même du jour. Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour réaliser que la gêne resterait avec elle, quels que soient ses mouvements. Trop concentrée sur ses problèmes, il fallu un instant à la jeune Poufsouffle avant de réaliser qu’une silhouette se dirigeait vers elle ou en tout cas vers là où elle se trouvait. Au bout de quelques années passées dans cette école, Agatha avait pris conscience depuis deux ans quand lorsqu’une personne allait dans sa direction cela ne voulait pas dire qu’elle allait vers elle. Toutefois, il ne fallut que quelques secondes pour qu’Arian Lestrange – qu’elle venait de reconnaître – arrive à son niveau.

Agatha ne put s’empêcher d’afficher une moue dubitative en écoutant ce qu’il avait à dire avant de lever, très brièvement les yeux au ciel. La jeune rousse ne se souvenait pas bien si elle lui avait déjà adressé à la parole. Ils avaient eu des cours ensemble lorsque leurs maisons étaient mélangées mais elle n’avait jamais poussé jusqu’à aller parler avec lui, elle avait toujours eu l’impression qu’il l’ennuierait à mourir. Cependant, elle prit son ton le plus charmant car, après tout, pourquoi pas, d’autant qu’elle s’ennuyait un peu et qu’elle aimait toujours discuter.

« Figure-toi que tu te trompes, cette place a l’air confortable ça je te l’accorde mais elle ne l’est pas pour une mornille. » Petit soupir de déception. « C’est peut-être pour cela qu’elle est toujours disponible quand tu t’y rends », ne put s’empêcher d’ajouter Agatha avec un brin de sarcasme. Bien sûr qu’elle avait remarqué qu’Arian parlait de sa place comme s’il avait acheté cette partie du terrain. « Je me prélasse », répondit la rousse à la question de son camarade, en accentuant le a ce qui lui donnait un air de fausse diva ; heureusement qu’il fallait plus qu’un sourire charmeur pour la déstabiliser bien que celui de Lestrange ne soit pas mal. « Non, j’essayais d’utiliser le tronc de ta place comme dossier parce que mon dos commençait à me faire mal, mais c’est peu efficace. », conclut-elle honnêtement en haussant négligemment les épaules. « Mais comme je suis d’humeur généreuse, si tu veux, je peux te laisser une place. », ajouta-t-elle presque aussitôt, un sourire honnête sur les lèvres. « Je ne dis jamais non à un peu de compagnie ! »

Sinon, elle retournerait voir ses amis pour rire un peu parce qu’elle comptait bien profiter de la soirée qui s’annonçait.  

Sa place dans le parc actuellement occupée, Arian n’avait guère pu s’empêcher d’aller rencontrer celle ou celui qui l’occupait. A bonne hauteur, il entreprit de découvrir qu’il s’agissait d’une fille, et d’une fille qu’il avait déjà pu entrapercevoir en cours, il n’avait pas pu s’empêcher ensuite de prendre la parole afin de se pavaner un peu à sa manière et de charmer la sorcière. Il entreprit de parler de sa place, tout en lui demandant si elle était à son goût et si elle la trouvait confortable. Persuadé bien évidemment qu’elle l’était. Il s’empressa de lui demander ce qu’elle faisait ici toute seule.

Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il l’entendit. Elle avait du répondant et elle osait même le contredire, cela était à la fois marrant et amusant. Alors comme ça, elle ne la trouvait pas confortable, soit, mais de là à dire que cela était pour cette raison qu’elle se trouvait être vide lorsqu’elle s’y rendait, elle avait tort, il s’agissait de la meilleure place, et il s’empressa de le lui faire savoir « Je ne vois pas les choses de cette manière, c’est également la place la plus tranquille du parc, c’est pour cette raison que je l’ai choisi et que je m’y installe le plus souvent » lui répondit-il tout simplement.

Puis elle lui indiqua avoir un peu mal au dos, il entreprit de s’installer par suite de la proposition qu’elle venait de faire, et il s’empressa de réagir « Que de gentillesse, pour te remercier, si tu le souhaites, je peux te soulager de certaines douleurs, tu sembles très tendue » conclut-il tout simplement, « Sauf si tu désires rester avec celles-ci » ajouta-t-il.

En entendant la réponse du Serpentard, la jeune rousse ne put empêcher ses lèvres de former un franc sourire. Il défendait cette place bec et ongles, à croire qu’elle était magique. Pourtant, il ne s’agissait que d’un tronc d’arbre. Etait-ce vraiment la place qu’il défendait si fermement ou bien simplement son avis ?

« Tu n’aimes pas qu’on te contredise, hein ? », répliqua gentiment la Poufsouffle en posant ses coudes sur le tronc comme pour se redresser. Elle le laisserait avoir raison si cela lui tenait tant à cœur. Agatha n’avait, de toute façon, aucun idée concernant la tranquillité des lieux puisque ce n’était pas sa place habituelle. Elle haussa ensuite les épaules avant parler à nouveau pendant que son camarade s’asseyait lui aussi. « Si tu dis que c’est la plus tranquille, je te crois et j’espère ne pas trop briser cette tranquillité. » En vérité, c’était surtout Arian qui avait brisé sa tranquillité à elle ; heureusement qu’Agatha n’était pas une grande admiratrice de ce mot : tranquille, elle aimait faire des choses.

C’était d’ailleurs peut-être pour cela que son dos lui posait problème.
En parlant de lui d’ailleurs, Agatha resta un instant silencieuse face aux dernières paroles du Serpentard.
Il était soudainement devenu médicomage ? (elle faillit le lui demander avec sarcasme)
Pouvait-il rendre la situation encore pire ? Probablement.

Agatha hésita, l’observa une demi-seconde avant de hausser (à nouveau) les épaules.

« Si tu sais comment, n’hésite pas ! », répondit-elle finalement avec entrain, cela mettrait un peu de piment dans sa journée et Agatha ne disait jamais non à un peu d’imprévu. Peut-être même qu’elle allait apprendre une nouvelle technique pour résoudre ses soucis de dos.

Arian n’avait pratiquement jamais tort et lorsqu’il avait tort, il cherchait toujours à défendre sa position et à convaincre son auditoire, il y arrivait le plus souvent, mais lorsqu’il ne parvenait pas à atteindre ses objectifs, il se débarrassait purement et simplement avec discrétion bien entendu, des fauteurs de troubles. Il cherchait à l’heure actuelle, à imposer sa position, détestant par-dessus tout avoir tort, la Poufsouffle l’avait probablement remarquée et elle s’était empressée de le lui faire remarquer. Arian s’empressa de la regarder droit dans les yeux et de lui répondre « Probablement » se contenta-t-il de lui répondre.

Rapidement, il entreprit d’évoquer la tranquillité des lieux, l’atmosphère paisible. Acceptant sa proposition, il entreprit de s’installer et de lui proposer pour la remercier de la soulager de certaines douleurs par le biais d’un massage, elle semblait très tendue. « Crois-moi ma belle je sais faire bien des choses et réaliser bien des miracles » lui dit-il amusé. « Si tu le permets, je connais une méthode très efficace, je te laisse te tourner, il s’agit simplement et uniquement d’un bon massage Italien » conclut-il tout simplement tout en faisant bouger ses doigts de pianiste avérer.

Il s’empressa, une fois la sorcière dos à lui, de déposer ses mains, et surtout ses doigts en commençant par le cou, puis les épaules et quelques points bloqués au niveau du dos, il espérait que cela ferait du bien à sa camarade et que cela parviendrait à la calmer et à la soulager. « Alors comment te sens-tu ? » demanda-t-il tout simplement.

Ma belle. Agatha retint un rire ironique qui la démangeait en le transformant en un sourire. Pouvait-on faire plus cliché que la phrase que venait de déclarer le Serpentard ? Pourquoi, par Merlin, ces choses existaient-elles encore ? Est-ce que cela marchait vraiment ? Agatha aimait croire que cela ne l’affectait pas du tout et pourtant, elle était plus détendue et elle avait souri. De l’extérieur, elle devait avoir l’air d’une idiote alors même qu’il traduisait le contraire de ses pensées.

« Des miracles, rien que ça ? » Elle n’avait pas pu s’en empêcher devant son air amusé, les mots, enrobés d’une fine couche de sarcasme, avaient glissé hors de sa bouche sans qu’elle ne puisse s’y opposer.

Presque sagement, la jeune rousse se tourna selon les desiderata de son camarade. Lorsqu’il posa ses doigts sur son cou, elle ne put s’empêcher de frémir n’ayant pas l’habitude qu’on touche cette partie de son corps. Le contact était agréable, elle ferma les yeux pour apprécier la sensation de ses doigts qui glissaient de son cou à ses épaules. Elle ne savait pas exactement ce qu’il faisait ni comment il le faisait mais ce n’était pas désagréable. Au contraire, elle se sentait plus calme, elle pouvait sentir son corps se détendre petit à petit.

« Plutôt bien, détendue… mais je pense qu’il en faut un peu plus pour mon dos », répondit Agatha lorsqu’Arian lui demanda comment elle se sentait. La jeune Poufsouffle fit passer l’une de ses mains derrière son dos et indiqua un endroit, vers le bas de ses côtes. « C’est ici, surtout que c’est douloureux. » Autant lui donner des indications, comme ce n’était pas désagréable elle allait en profiter autant qu’elle le pouvait.

Se lançant ouvertement des fleurs, Arian expliquait à Agatha qu’il savait faire pas mal de chose et pas mal de miracles. Son sourire, mais également son ton se voulait charmeur, il espérait intérieurement parvenir à la charmer et pour se faire, il entreprit de continuer et de l’inviter à se retourner, il venait de lui promettre qu’il allait parvenir à la soulager et qu’elle n’aurait ensuite plus mal d’ici quelques minutes tellement il avait des mains de « maître ». Quelques minutes après, il entreprit de lui demander comment est-ce qu’elle se sentait. Curieux mais désireux également d’entendre des remerciements.

Il sentait qu’elle se détendait de plus en plus ce qui était positif, tout du moins, il l’espérait. Elle semblait ne pas croire à ses miracles, mais rapidement, elle entreprit de lui répondre le plus honnêtement possible en lui signalant qu’elle se trouvait détendue mais qu’elle ressentait toujours une douleur quelque part dans le bas du dos, elle s’empressa de le lui montrer, et il s’empressa d’y appuyer et de faire fonctionner ses talents. « Et là, ça va mieux ? » lui demanda-t-il avant de reprendre « Je sens quelques tensions par ici, tu me laisses voir ? » demanda-t-il sans attendre.

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