Egarements amicaux | Lysander

La journée avait été particulièrement éprouvante. Elle était de celles qui semblaient infinies, où l’ennui se cachait derrière chaque tournant et où les sourires étaient plus rares que les bâillements ; une journée comme Agatha ne les aimait pas. Elle avait pourtant participé en classe pour tenter de mettre du dynamisme dans sa journée, manger avec des amis qui généralement la faisait rire aux éclats mais qui semblaient d’humeur morose en ce vendredi. Même le jaune, pourtant rayonnant du blason de Poufsouffle avait une couleur terne à ses yeux. Alors, la jeune Poufsouffle décida de finir sa journée sur une note plus positive en entreprit d’écrire une longue lettres à ses parents qu’elle aimait tant. Il lui fallut trente minutes pour produire une lettre correcte qu’elle roula avec attention avant la faire tenir avec un morceau de ruban bleu que, justement, sa mère lui avait offert pour qu’elle sache que les lettres venaient d’elle. Une intention qu’Agatha avait tout particulièrement apprécié.

Ensuite, il fut temps de l’envoyer.

***

Agatha grimpa deux à deux les marches qui la menèrent à la volière ; un lieu qu’elle appréciait tout particulièrement. Les hululements, du plus strident au plus doux, des chouettes et hiboux qui entraient et sortaient étaient comme une douce musique à ses oreilles, ils l’apaisaient et cela l’aidaient même parfois à réfléchir. La jeune rousse avait résolu nombre de problèmes entre ses murs arrondis, adossée aux pierres froides de la tour ou simplement assise sur le marche-pieds en bois qui traînait là depuis qu’elle était à Poudlard. Il semblait avoir été rafistolé à de nombreuses reprises et elle s’attendait toujours à le voir casser sous son poids. Un jour, Agatha en était persuadée, elle allait finir les fesses par terre, entre un squelette de souris et une fiente de hibou.

Mais ce jour-là n’était pas encore arrivé. La jeune femme attrapa la lettre dans sa poche et s’approcha de Croc, un hibou de la volière qu’elle appréciait particulièrement. C’était toujours son premier choix pour envoyer une lettre mais il était régulièrement utilisé par ses camarades. Heureusement il était là, sur un perchoir non loin d’elle et Agatha réussit à attacher la lettre à l’une de ses pattes. Elle l’observa s’envoler et un sourire satisfait apparut sur ses lèvres.

***

Il restait encore une heure à Agatha avant le début du repas. Requinquée par son passage à la volière, la jeune rousse retourna dans le château et se mit en tête de trouver une personne qu’elle connaissait et appréciait pour passer une belle fin de soirée. Dans le hall d’entrée, elle croisa deux jeune filles qu’elle connaissait et qui étaient sympathiques mais leurs mines renfrognées la dissuada. Elles semblaient avoir une discussion sérieuse et triste et Agatha ne voulait pas s’en mêler. Elle grimpa donc au premier étage, aussi désert qu’à son habitude et n’eut pas le courage de faire un tour à l’infirmerie pour voir si l’un de ses amis ne s’y trouvait pas. Normalement, cela faisait partie de ses activités habituelles ; elle détestait savoir que des personnes s’ennuyaient dans cette infirmerie, ne devant pas sortir du lit et condamnées à lire des livres alors, elle allait volontiers leurs tenir compagnie.

Il lui fallut attendre le troisième étage pour qu’elle croisa un visage familier. Un visage s’éclaira instantanément, elle était ravie de tomber sur Lysander et le plaisir qui illumina sur ses traits ne fut pas feint.

« Enfin quelqu’un ! J’ai besoin qu’on me sauve de mon ennui », demanda Agatha en s’avançant rapidement et gaiement vers son ami.