Un lien indéfectible [PV Diana] FB Août 2020

Arian se trouvait au manoir Lestrange, seul, il n’y avait personne pour le déranger ou encore pour l’importuner. Malgré les apparences, il détestait toujours autant rester seul dans cet endroit, cependant, il n’avait vraisemblablement pas le choix, c’était après tout son manoir. Il en avait hérité complètement par suite de l’arrestation de son père, ce dernier, allait rester en prison encore pendant un bon moment, il n’était même pas sûr qu’il puisse un jour sortir. Il ne l’avait pas énormément connu, tout ce qu’il savait, il avait pu l’apprendre par sa mère qui l’avait élevé et éduqué. Il était devenu aujourd’hui l’homme qu’il était grâce à elle, et il n’était pas prêt à la décevoir.

Après tout, elle demeurait son étoile, sa reine, même si elle était plus âgée que lui, il s’était toujours promis de la protéger et de veiller sur celle-ci, et ce même après sa majorité. Déambulant dans les couloirs du manoir, Arian entreprit de se diriger instinctivement vers le petit salon, où se trouvait son piano favori, pris d’une certaine nostalgie, il entreprit de s’y installer et de jouer quelques morceaux. Il n’avait pas perdu la main, il jouait toujours aussi divinement bien. Totalement concentré, il n’avait pas remarqué la présence de sa mère, qui venait de rentrer, cette dernière s’était installée non loin de lui, et elle l’écoutait à défaut d’avoir pu oser jusqu’à présent manifester sa présence, désireuse de ne pas l’interrompre.

Ce fut seulement et seulement à la fin du morceau, qu’il entreprit de remarquer sa présence. Surpris, il prit la parole « Mère, je ne vous avais pas entendu arriver, vous aurez dû m’interrompre, j’aurais ainsi arrêté de jouer pour vous saluer » lui dit-il poliment avant de reprendre et près d’elle, il reprit « Comment vous portez-vous ? » lui demanda-t-il tout simplement.

Diana se débarrassa de ses gants longs, qu'elle portait toujours au quotidien, et les posa sur le petit guéridon qui jouxtait la porte d'entrée et qui supportait une sorte de chandelier duquel suspendait toutes ses paires, de couleurs différentes. Un symbole de luxe qui avait aussi l'avantage de lui permettre de ne pas toucher directement ce qui aurait pu être souillé par ses clients. Son expérience de prostituée est bien loin désormais, et la princesse a retrouvé un certain coté snob, sans renier son passé, elle n'est plus au bas de l'échelle. Elle se délesta également de sa veste, qu'elle accrocha à une patère avant que celui ci ne disparut par magie, emporté dans son dressing. Dans la maison s'élevait la douce symphonie du piano. Diana sentit la joie l'inonder. Quel plaisir, à rentrer du travail dans de telles conditions !

Elle passa devant le bar du salon, où reposait une coupe de champagne, soigneusement préparée par leur elfe de maison, comme chaque soir. Un petit rituel apprécié par la princesse, qu'elle glissa entre son majeur et son annulaire, la main ouverte, avant de se diriger derrière le jeune homme assis au piano. L'elfe de maison, lui, avait pour ordre de ne jamais être aperçu, Diana exécrait la vue de cet être repoussant dont elle reconnaissait pourtant le coté pratique. Il avait peut être un nom, mais elle n'en avait que faire, à vrai dire, elle n'était même pas bien sure que ces êtres avaient des noms.

Arian était absorbé par sa musique. Elle le regarda quelques secondes avec tendresse, alors qu'il ne semblait pas l'avoir entendu venir malgré ses talons claquant sur le sol. Sans un bruit, marchant délicatement pour ne justement pas faire résonner ses chaussures, elle se glissa jusqu'au canapé où elle s'installa, la coupe dans ses deux mains. Elle ferma les yeux pour s'imprégner au mieux des dons de l'artiste. Peut etre était ce simplement ormal qu'une mère pense ainsi, mais elle était bien certaine qu'il jouait désormais mieux de l’instrument qu'elle mème. Lorsqu'il s'alerta finalement de sa présence, elle lui répondit en pouffant, d'une manière très érotique, un reste de sa vie d'avant. « Et ainsi m'empêcher de profiter de tes talents ? Il était bon de pouvoir t'écouter en toute simplicité. » Mais lorsqu'il lui posa cette question anodine, totalement pleine de bons sentiments, elle lui répondit très sèchement, comme elle l'avait déjà fait plusieurs fois par le passé. « Ce n'est point à un enfant de s'enquérir de sa mère, Arian. » Elle serait une bien mauvaise mère si elle faisait part de ses inquiétudes à son fils d'amour. Pour Diana, qu'importe si son fils avait 16 ans ou 50 ans, il serait toujours son fils et par conséquent, elle n'avait pas à lui imposer ses problèmes à elle, elle devait le ménager. Même si cela devait lui provoquer des ulcères à force de toujours devoir afficher un sourire en toute circonstances. Cela dit, actuellement, la vie était plutôt belle de son coté. Depuis qu'Archibald croupissait à Azkaban, elle baignait dans l'amour qu'elle portait à son fils et son travail lui apportait les relations et l'argent nécessaires à mener une vie d'aisance. Elle radoucit sa voie, pour lui parler sur un ton d'amour. « J'espère que tu as bien travaillé aussi aujourd'hui, que tu n'as pas simplement passé ta journée au piano à t'amuser.» Si elle pouffa une nouvelle fois à la fin de sa phrase, pour donner un semblant d'ironie à celle ci, elle ne plaisantait pas du tout. L'art, c'était bien, l'excellence du travail, c'était mieux ! Diana baignait son ange d'amour, mais l'exigence qu'elle portait sur lui pouvait s'avérer étouffante.

Elle prit une gorgée de son champagne, et se réinstalla au fond du divan, la coupe toujours à la main. Elle gratifia Arian d'un regard sérieux, tout en conservant le sourire qu'elle réservait aux discussions délicates, notamment lorsqu'elle sollicitait un service à ses clients du magenmagot. « Je souhaitais discuter avec toi de certaines choses, mon chéri. Tu vas rentrer en sixième année à Poudlard dans moins de deux semaines maintenant, souhaites tu aller chercher toi-même les affaires dont tu auras besoin ou veux tu que j'envoie l'elfe ? » Des choses à discuter avec son fils, elle en avait tout un tas. Dont certaines ne plairont sans doute pas du tout à son garçon, mais il fallait bien en discuter un jour.

Passionnée par le morceau de piano qu’il était en train de jouer, Arian n’avait pas directement remarqué la présence de sa chère et tendre mère qui venait de rentrer. Il ne l’avait remarqué seulement et seulement après avoir tourné la tête dans sa direction à la fin de son morceau. Il s’était dès lors automatiquement excusé, il n’avait guère l’habitude d’ignorer ainsi les gens, et Arian devait impérativement corriger cette erreur inacceptable de comportement. Mais surtout, il devait impérativement se faire pardonner par sa chère et tendre mère qu’il aimait tant. Il s’empressa dès lors de la rejoindre là où elle s’était installée, et de lui parler.

Il lui avait bien évidemment dit qu’elle aurait dû l’arrêter et l’interrompre, ainsi il ne l’aurait pas ignoré aussi longtemps, il se sentait tout particulièrement navré, il entreprit de le lui faire savoir, tout en tentant de se rattraper et de lui demander comment est-ce qu’elle allait/se portait. Il fut soulagé de la voir gesticuler et parler dans sa langue maternelle qu’il ne connaissait que trop bien pour l’avoir entendu et pratiqué depuis toute son enfance, elle venait de le rassurer en seulement quelques secondes, elle ne s’était point sentie délaisser, et avait préféré ne pas l’interrompre car après tout, elle adorait le voir et l’entendre jouer.

Il appréciait grandement ses compliments, il se sentait valoriser et il adorait intérieurement cela. Il avait de la valeur à ses yeux et c’était tout ce qui lui importait réellement, même s’il appréciait grandement le regard des autres sur lui, ce qu’il préférait, c’était de rendre fière sa mère et rendre fière sa famille dans son intégralité. Ce qu’il parvenait sans difficulté à faire, même s’il trouvait encore largement ses efforts des plus insuffisants.

Il était talentueux, mais comme sa mère venait de lui signaler, il n’avait pas à s’enquérir d’elle, il avait bien compris, mais il ne put s’empêcher de lui rétorquer ces quelques mots « Vous restez ma mère, il est de mon devoir malgré tout depuis l’emprisonnement de père de vous protéger à ma manière, même si vous ne l’approuvez pas » conclut-il tout simplement. Il sentit rapidement sa mère se détendre et lui demander s’il avait malgré tout travailler, « J’ai commencé à étudier mes cours mère, et j’en ai aussi profiter pour faire mes valises, j’ai de nouveau été nommé préfet cette année » lui répondit-il tout simplement. Puis, cette dernière s’empressa de l’interroger sur ce qu’il pouvait lui manquer, il entreprit de réfléchir, ce serait l’occasion de se refaire une petite garde-robe, « Et bien, j’ai certaines affaires qui ne me vont plus, nous pourrons peut-être y aller ensemble, je doute qu’un elfe puisse essayer des vêtements à ma place, cela serait très inconvenant, par ailleurs, j’ai fortement besoin de votre aide, Vous avez toujours eu beaucoup plus de goût que moi, rien que votre tenue d’aujourd’hui le prouve » lui dit-il tout simplement, cette phrase était bien évidemment un compliment venant de lui.